Metz - Clermont, je réserve ma place

Le cinq s’appelle François

Le milieu de terrain de Grenoble Julien François a signé mardi un contrat de trois saisons en faveur du FC Metz. Il retrouve ainsi son club formateur quatre ans après son départ, muni d’une solide expérience de la Ligue 2, et récupère le numéro cinq.
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C’est peut-être un détail pour certains,
mais dans ce cas précis, cela n’est sans doute pas innocent. Julien
François revient dans sa ville natale, c’est désormais officiel,
et il portera le maillot floqué du numéro cinq sur les épaules.
Un chiffre fait inévitablement penser à Sylvain Kastendeuch. Depuis
le départ de l’emblématique libéro des folles années
messines, il était revenu à Stéphane Borbiconi, autre joueur
à l’esprit maison prononcé. François, qui avait échoué
aux portes de l’équipe première après 15 années
de présence au FC Metz, ne peut rester insensible au clin d’œil
: « C’est une fierté pour moi qu’on me l’ait
attribué,
avoue t-il. Cela revêt un caractère très
symbolique. Le 5, c’est quelqu’un du coin sur qui on peut compter
quoiqu’il advienne, celui qui mouille le maillot en toute circonstance.
»
Entretien avec ce combattant, donc.


Julien François espère ajouter une montée au palmarès du FC Metz

Julien, vous étiez une
pièce maîtresse de l’équipe à Grenoble. Pourquoi
avoir choisi de quitter ce club ?

Julien François : « Cela faisait quatre ans que
j’évoluais au GF 38 et il me restait deux années de contrat
à honorer. J’ai éprouvé l’envie de me remettre
en question et de changer d’air. Francis De Taddeo m’a proposé
un nouveau défi, celui de m’intégrer dans la reconstruction
sportive du FC Metz. J’avais gardé un bon contact avec lui et les
dirigeants m’ont montré qu’ils voulaient me voir revenir.
Je pense que mon transfert s’inscrit aussi dans une volonté de
redonner un visage plus local à l’équipe afin que les supporters
puissent d’avantage s’identifier à elle. Mes qualités
et les valeurs que j’affiche correspondaient bien à ce profil.
»

Quelles sont-elles, justement
?

J.F. : « Je suis un défenseur de formation mais
je me considère d’avantage comme un milieu de terrain défensif
désormais. Je pense que mon principal point fort est le mental et mes
valeurs sont l’abnégation, le don de soi, l’humilité.
Je ne lâche jamais le morceau. (souriant) Pour la partie technique, je
vous laisse le soin de juger par vous-même. »

Aviez-vous d’autres possibilités
que Metz ?

J.F. : « A l’échelon supérieur, non.
J’étais très bien à Grenoble et aller au bout de
ma carrière là bas ne m’aurait pas déplu puisqu’on
m’offrait le brassard et une place de titulaire. A part Metz, je ne vois
pas pour quelle autre équipe de L2 j’aurais pu partir. »

Quel souvenir gardez-vous de
votre départ de la Moselle, voici quatre ans ?

J.F. : « J’ai évolué au FC Metz dès
l’âge de cinq ans et ce pendant quinze saisons consécutives.
Ne pas réussir à rejoindre l’équipe professionnelle
était dur à accepter mais je n’ai pas pour autant de sentiment
de revanche envers qui que ce soit. Si je dois en vouloir à quelqu’un,
c’est sans doute d’abord à moi-même. Maintenant, je
suis heureux de revenir d’autant que je récupère le numéro
cinq. C’est une fierté pour moi qu’on me l’ait attribué.
Cela revêt un caractère très symbolique. Le 5, c’est
quelqu’un du coin sur qui on peut compter quoiqu’il advienne, celui
qui mouille le maillot en toute circonstance. Il appartenait à Stéphane
Borbiconi qui est mon meilleur ami et a un profil similaire au mien. Je le prends
comme un passage de témoin, même si j’aurais aimé pouvoir
jouer à ses côtés. »

Entre les premiers contacts et
la concrétisation du transfert, plusieurs semaines se sont écoulées.
Comment avez-vous vécu cette période ?

J.F. : « Je l’ai trouvée longue et difficile.
Le coach et les dirigeants ne souhaitaient pas se séparer de moi. Alors
que de mon côté, ma décision était prise. Il y a
eu pas mal de stress et de tergiversations. Comme je souhaitais partir, je me
suis un peu ‘battu’ contre les gens là bas. Il a fallu que
je me mette un peu à l’écart du groupe. Ce n’était
pas évident car je considère tout de même Grenoble comme
ma deuxième ville de cœur. C’est là qu’on m’a
donné la possibilité de me révéler et j’ai
passé quatre années superbes. Je préfère retenir
cela que ces dernières semaines. »

Quels sont vos objectifs pour
la saison à venir ?

J.F. : « Sur le plan personnel, continuer à progresser
dans le jeu et m’intégrer au challenge collectif. Historiquement,
Metz est un club de première division et va être attendu partout.
Notre groupe est assez jeune, cela risque donc d’être encore plus
difficile. Je suis placé pour savoir qu’en L2, il faut un collectif
soudé, des joueurs solidaires. Le talent ne fait pas forcément
la différence. Il est très important pour nous que la mayonnaise
prenne au sein de l’effectif dans un premier temps. »

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